ORLAN
Les femmes qui pleurent sont en colère
Exposition 2021, passée
du 24 novembre 2021 au 15 janvier 2022
Vernissage le vendredi 23 novembre à 18h.
ORLAN est une des plus grandes artistes françaises reconnues internationalement. Elle n’est pas assujettie à un matériau, à une technologie ou à une pratique artistique.
Elle utilise la sculpture, la photographie, la performance, la vidéo, la 3D, les jeux vidéo, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle et la robotique (elle a créé un robot à son image qui parle avec sa voix) ainsi que les techniques scientifiques et médicales comme la chirurgie et les biotechnologies… pour interroger les phénomènes de société de notre époque)
Vue de l’exposition Les femmes qui pleurent sont en colère, ORLAN Nov 2021, Photo © François Fernandez
LES FEMMES QUI PLEURENT SONT EN COLÈRE PAR FEMME AVEC TÊTE(S)
« LES FEMMES QUI PLEURENT SONT EN COLÈRE » EST UNE NOUVELLE SÉRIE DE PHOTOGRAPHIES HYBRIDÉES QUE J’AI CRÉÉE POUR METTRE EN SCÈNE LES FEMMES DE L’OMBRE : LES INSPIRATRICES, LES MODÈLES, LES MUSES. ELLES ONT EN EFFET TOUJOURS JOUÉ UN RÔLE PRÉPONDÉRANT POUR LA NOTORIÉTÉ DE NOS GRANDS MAÎTRES.
JE QUESTIONNE LA POSITION DE LA FEMME DANS LA SPHÈRE ARTISTIQUE CONTEMPORAINE ET INTERROGE LE STATUT DU CORPS VIA TOUTES LES PRESSIONS CULTURELLES, TRADITIONNELLES POLITIQUES ET RELIGIEUSES QUI S’IMPRIMENT PARTICULIÈREMENT DANS LES CORPS FÉMININS.
J’INSÈRE DES FRAGMENTS DE MON VISAGE DONT MA BOUCHE QUI HURLE POUR QUE LA COLÈRE S’EXPRIME DANS L’OEUVRE
CETTE NOUVELLE SÉRIE D’HYBRIDATIONS À PARTIR DES PEINTURES DE PICASSO REPRÉSENTANT DORA MAAR EN PLEURS EST UNE DESTRUCTION-RECONSTRUCTION ET CRÉATION DE LA FIGURE FÉMININE QUI KALEIDOSCOPIE LE MONDE AUQUEL ELLE SE MÊLE.
MES CRÉATIONS, TOUTES POLITIQUES ET FÉMINISTES, SE FONDENT SUR UNE RECHERCHE VISUELLE DE VISAGES D’HORREUR, DE PEUR ET DE GRANDEUR. PICASSO OBJECTISE DORA MAAR. JE RELIS L’ŒUVRE DE PICASSO POUR REMETTRE LA FEMME-SUJET AU CENTRE.
ENTRE PEINTURE ET PHOTOGRAPHIE, PLEURS ET COLÈRE, MES FIGURES FÉMININES SONT HYBRIDÉES ET DÉSALIÉNÉES DANS UNE FORME PICTURALE QUE JE CRÉE TELS DES COLLAGES BRUTAUX EXTRÊMEMENT LIBRES ET DÉRÉGLANTS.
Dimanche 13 novembre 2019 ORLAN
ORLAN
"Strip-tease. Tout sur ma vie, tout sur mon art", 2021
Edition Gallimard
Vidéo à l’étage de la Galerie Eva Vautier sera présenté ORLAN REMIX, un film commandé à ORLAN par SOS Racisme. Elle a choisi de remixer une séquence du film « Clair de femme », réalisé à partir du livre de Romain Gary dans un moment du film où Yves Montant attend Romy Schneider qui ne vient pas.
Des blagues de comptoir s’échangent où l’on « se paye » du belge et du japonais…
ORLAN agitant un shaker, nous conseille de nous hybrider et au final fait danser ses propres cellules sur un vinyle de paso-doble, déclenché par le chimpanzé pour faire danser un caniche rose.
Extrait du Dictionnaire universel des créatrices © 2013 Des femmes – Antoinette Fouque Hugues Marchal
Emblématique de l’intérêt que les artistes contemporains ont porté à la performance et aux possibilités d’utiliser leur corps comme médium de création, ORLAN se singularise par ses pratiques multiples. Interrogeant les représentations de l’art, des genres, de la sexualité et du sujet, cette artiste à l’envergure internationale n’a cessé de mettre en jeu son apparence et son identité pour se réinventer au fil d’un travail continu de « sculpture de soi ».
Formée au conservatoire d’art dramatique et à l’école des beaux- arts (actuelle ESADSE) de Saint-Étienne, elle s’illustre dès l’âge de 17 ans dans des performances, où elle cite des œuvres classiques qu’elle rejoue lors de tableaux vivants. Dans Étude documentaire : le drapé, le baroque (1974 – 1984), ensemble mêlant performances, photographies et sculpture, et revenant sur l’iconographie judéo- chrétienne et le baroque, les draps de son trousseau, détournés de leur vocation matrimoniale, deviennent le support d’œuvres provocatrices.
En 1977, elle investit la Fiac (Foire Internationale d’Art Contemporain) de Paris avec Le Baiser de l’artiste (Frac des Pays de la Loire). Assise derrière une photographie de son buste nu, elle vend des baisers aux visiteurs ou les invite à offrir un cierge à son image en madone. L’installation, qui superpose femme sacrée – sainte ORLAN – et femme objet – ORLAN-corps –, fait scandale et lui vaut d’être renvoyée de son poste d’éducatrice. Dès cette première époque, sa création avance en revisitant ses propres œuvres ; une majorité de ses performances et des pièces qui en dérivent entrent dans des séries au long cours.
D’autres travaux ponctuels gardent un statut individuel, comme sa parodie de L’Origine du monde de Gustave Courbet devenue L’Origine
de la guerre (1989) montrant en gros plan le bas-ventre d’un homme en érection, et ORLAN joue un rôle pionnier dans l’emploi artistique
de la télématique, via le Minitel. Dans les années 1990, s’assurant le concours de médecins, elle entame une série d’« opérations – chirurgicales – performances ». Elle transforme le bloc opératoire en un atelier, où son corps est opéré et modifié sous sa direction. Certaines interventions chirurgicales sont filmées et retransmises en direct par satellite dans de hauts lieux d’art (Omniprésence, 1993). Si
le processus, du projet au résultat, constitue une œuvre à part entière, les interventions donnent aussi lieu à des vidéos, à des photographies,
à des dessins et à d’autres pièces recyclant les matières corporelles issues de la chirurgie.
L’artiste associe ces performances à la lecture d’essais de philosophes, tel Michel Serres, et elle écrit son Manifeste de « L’Art Charnel » (1992) qui explique les enjeux de son travail.
Détournement critique de la chirurgie esthétique, démonstration de la nouvelle plasticité de la chair, qui permet au sujet contemporain de se faire l’auteur de son propre corps, mise en question des codes de beauté et de leur violence : son projet se distingue de l’art corporel (body art), en refusant la douleur et fait de son corps un « lieu de débat public ». Dans Reconfigurations-Self-Hybridations (à partir de 1998), elle utilise les technologies numériques de traitement de l’image pour mêler son propre visage à des œuvres représentant des canons corporels et artistiques empruntés à l’art précolombien, à la sculpture africaine, aux peintures d’Indiens de l’Américain George Catlin (1796 – 1872) et à l’art chinois. Ces portraits hybrides estompent les distinctions individuelles, sexuelles, temporelles, ethniques, religieuses ou artistiques, pour créer autant de figures mutantes. Parallèlement, elle poursuit son exploration de l’impact des biotechnologies.
En 2007, son installation Le Manteau d’Arlequin mêle projections vidéo, boîtes de Pétri et bioréacteur permettant la culture in vitrode ses propres cellules combinées avec celles d’autres souches humaines et animales. Patchwork, collaboration et reprise gouvernent également la création d’œuvres-vêtements, quand elle collabore avec des créateurs de mode pour exposer des habits recyclant sa garde-robe. Cette logique de recombinaison se poursuit quand elle investit l’abbaye de Maubuisson avec son exposition Unions mixtes, mariages libres et noces barbares (2009). Le parcours réfléchi et complexe de cette artiste hors normes, qui mêle intensément art, vie et interrogations sociopolitiques, s’est toujours déroulé dans un dialogue étroit avec le public et se moque allègrement du consensus.
ORLAN
Les femmes qui pleurent sont en colère, 2021
Livre 78 pages
Éditions Jannink et Eva Vautier
21 x 29,7 cm
Prix public : 26,00 €