Florian Schönerstedt
exposition exhaustive
Exposition
Du 08 avril au 10 juin 2023
La galerie Eva Vautier a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de Florian Schönerstedt, exposition exhaustive. Ce projet bénéficie du soutien du Cnap (Centre national des arts plastiques).
Selon l’historien de l’art, Paul Ardenne, « Réalisateur de courts films d’animation, Florian Schönerstedt passe bientôt dans le champ de la recherche, en Intelligence Artificielle notamment. Son travail évolue fortement mais, le concernant, sans se départir jamais d’un rapport que l’on va dire élémentaire, substantiel, à la réalité, sa réalité. La collecte de ses déchets domestiques, ainsi, donnera lieu à une vaste création entremêlant écologie, éthique sociale et archéologie. Son intérêt qu’on pourrait dire romantique, sensible, pour les feuilles tombées au sol à l’automne, encore, débouche sur une recherche esthétique de pointe, menée par une IA, sur la métamorphose… L’artiste, s’il est un transformateur, se transforme aussi au contact d’un monde ici des plus évolutifs, dont les mutations conditionnent en retour celle de l’œuvre d’art. Florian Schönerstedt – un transformateur lui-même transformé. »
Exposition exhaustive met en regard deux séries de Florian Schönerstedt : Les cartes du champ de bataille et Les feuilles de l’arbre qui n’existe pas. C’est la première fois que ces recherches artistiques, complémentaires, sont présentées ensemble. L’exposition éclaire le visiteur sur leurs points de recoupements, de récurrences et les directions prises, faisant de ces recherches, l’aventure d’un même auteur.
Les cartes du champs de bataille est un protocole activé par l’artiste, durant toute l’année 2016. Il a récolté tous les déchets que son foyer générait. En retirant les objets souillés, les poussières et les éléments organiques, il a créé une archive stable de tout ce qui était destiné à la poubelle. De cette matière première, Florian Schönerstedt numérise chaque élément un à un en les scannant. De manière exhaustive, tous les éléments sont présents le temps d’un photogramme, formant un film d’animation expérimental d’une dizaine de minutes (produit par la société Girelle Production, avec le soutien de la galerie Eva Vautier). Cette série met en scène la zone grise du quotidien, confrontation entre réalité et idéal écologique. La collecte et l’archivage scientifique des déchets lui permettent une prise de conscience par l’analyse.
Les feuilles de l’arbre qui n’existe pas, débute en 2017, en collaboration avec le chercheur en intelligence artificielle, Romain Trachel. Cette collaboration s’est portée sur les programmes de générations d’images qui implémentent des algorithmes d’apprentissage de type G.A.N. (Generative Adverserial Network). Dans une logique d’asservissement volontaire, Florian Schönerstedt décide de nourrir la machine (ou le monstre). A l’opposé des déchets, il s’agit ici de récolter des feuilles de végétaux, qu’il sèche, archive et numérise. La simplicité de la contrainte de travail lié à la création de cette base de données est inversement proportionnelle à la quantité de travail nécessaire à sa réalisation. En effet, il s’agit de dizaine de milliers d’images à réaliser pour que les images générées par la machine se confondent avec celles de la base de données.
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En parallèle, une seconde exposition se tiendra du 22 avril au 14 mai 2023 à l’Espace de l’Art Concret (Mouans-Sartoux). Cette exposition s’inscrit dans le programme de résidence Art et Mondes du Travail, piloté par la DRAC PACA, pendant lequel, l’artiste a été accueilli par l’entreprise partenaire, SAP Labs France.