FIGURATION LIBRE
BEN, Jean-Michel Alberola, Jean-Charles Blais, Rémi Blanchard ,François Boisrond, Robert Combas, Groupe Dix 10, Hervé Di Rosa, Richard (Buddy) Di Rosa, Philippe Hortala, Mission Totale, Catherine Viollet
Exposition 2018, passée
Du 20 octobre au 1er décembre 2018
Vernissage le 19 octobre à 18h.
La « Figuration Libre » raconte les épisodes d’une histoire des débuts de la décennie, d’un moment de dégel politique et social, de fête, de fun, témoigne d’une production non académique, provocante, vitale, énergique, pulsionnelle … qui refuse la théorie, les groupes organisés, les manifestes, les normes. En France, Ben a donné un nom à cette liberté, » Figuration Libre « , et une déclaration : « Libre de quoi ? / Libre de faire laid / Libre de faire sale / Libre de préférer les graffitis du métro de New-York aux tableaux du Guggenheim / Libre d’avoir une indigestion de Supports/Surfaces / Libre de dire » l’histoire linéaire de l’art de Ben, rien à foutre ! » / Libre de préférer passer la nuit dans une boîte de nuit que d’écouter Sollers / Libre d’avoir envie d refaire du Matisse, du Picasso, du Bonnard / Libre de chanter » Maréchal nous voilà » ou » Viens Poupoule, viens » / Libre d’aimer Mickey, la bande dessinée et pas Lacan / Libre de s’en foutre si on vous dit : tu copies / Libre de dire : » Carpaccio, connais pas ! » / Libre de vendre pour le fric / Libre de peindre sa bite en action / Libre de peindre sur n’importe quoi. » Ben, Figuration Libre, 1982.
Vue de l’exposition Collective Figuration libre, 2018, galerie Eva Vautier Photo © François Fernandez
Figuration Libre est un art né de la culture populaire, dans la rue, dans l’environnement urbain, dans les clubs, autant que dans les ateliers et rarement dans les écoles. Un art rock et punk. Qui prend ses distances avec l’art minimal, avec l’art conceptuel du langage, du discours, du processus, avec l’Arte Povera ou le Supports-Surfaces des décennies précédentes.
On vit donc dix ans d’ébullitions et d’échanges avec la » Figuration Libre » les collectifs et les médias peintres en France, les Nouveaux Sauvages en Allemagne, les Nouveaux Artistes en Russie, le graffiti aux USA … Leur culture fait qu’ils exposent ensembles ou dans les mêmes galeries, réalisent des oeuvres, de la musique en commun.
En France, l’appellation » Figuration Libre « , très ouverte au départ, se recentre autour d’un groupe constitué par Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas et Hervé Di Rosa, élargi à leurs plus proches : Richard (Buddy) Di Rosa et Louis Jammes. Catherine Viollet expose avec eux dès l’origine, fait des oeuvres en commun, leurs portraits, sans que leur collaboration s’ancre dans le temps. Dans la même mouvance s’inscrivent ceux que Ben nomme les » satellites » : lui-même à Nice, Philippe Hortala à Toulouse, Mission Totale à Monaco.
Richard (Buddy) Di Rosa témoigne : » Le groupe d’amis que nous étions a été considéré comme porteur d’un nouveau mouvement ; et c’est vrai que le milieu de l’art avait besoin de se reconnaître dans quelque chose de nouveau, d’inattendu, de provocateur. «
Pascale Le Thorel, extrait, » Libres Figurations années 80 « , Catalogue de l’exposition, Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture