Écartelé entre des pulsions contraires, mais qu’il ne recherche pas à unifier, François Paris déploie un univers singulier et décalé.
L’artiste joue sur les interstices du temps, le hors champ, les désillusions sentimentales et les malentendus, entre les images et les mots, la mise en abîme poétique, sombre et sans réponse, mais ou prédomine l’absurdité de l’existence. Mélange d’espoir et de dérision, il nous amène à nous interroger sur la futilité réelle de nos vies moderne, course effrénée au chaos, sombre farce que nous ne voulons pas voir pour une jouissance immédiate, instantanée et sans réel lendemain. Un élan vers le pire dans une mélancolie heureuse.
Ces dessins sont généralement exécutés au crayon gris et critérium sur des feuilles de papier relativement petites et présentés en nuage, cependant il réalise aussi des formats plus grands depuis 2012.
Scène de vie, parfois absurde, photos de famille, de propagande, personnages inquiets, visages effacés, lieu incertain empreint d’austérité, objets incongrus, les interprétations étranges nous font basculer dans l’ineffable désastre, à travers le prisme de vieilles diapositives trouvées, d’images éventées disponibles sur internet, des vieilles cartes mémoires oubliées, l’artiste s’en empare pour nous confronter à une sorte de précis de décomposition de l’âme ou de ce qu’il en reste …
Jouant la carte essentiellement du noir et blanc et un peu de couleur, sans avoir de réelle préoccupation stylistique il dessine, ainsi qu’il explique, tout et rien à la fois, mais tout le temps et partout !
Ce qui lui permet dans son errance programmée, d’y percevoir les contours de la désillusion. Stoppant l’élan narratif, il déconstruit le sens premier de l’image initiale par la réorganisation de celle-ci par un découpage ou un cadrage particulier et de créer des significations nouvelles. (…)
M. F, 2013
Expositions principales à la galerie :
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2018 La conjoncture du hasard, Galerie Éva Vautier, Nice
2014 Villa Cameline, Nice
2008 Les surfaces du vide, Galerie Renoir et Galerie du Château, Nice
2007 La zone, Nice
2005 Mars aux Musées, photographies et installations, Musée des Beaux-Arts, Nice
2019 Avec plaisir 2, Galerie Eva Vautier, Nice
2019 Nopoto, Matériaux mixtes, Nice
2019 La vie est un film, Au 109 Ben, Nice
2019 Ian Curtis likes this place, Villa Cameline, Nice
2019 Road Movie, Caisse d’Épargne, Nice
2019 Drawing Now, Art Fair, Paris
2019 Mobile Home, Écoles Municipales Artistiques, Vitry-sur-Seine
2018 François Paris / Gérald Panighi, Exposition SAJ, Nice
2018 Nopoto, Matériaux mixtes, Nice
2018 Vom Winde verweht, Berlin
2018 100 titres, Bel Œil, Nice
2017 Kunstschorle, Projektraum Ventilator 24, Berlin
2017 Show me the way, Hôtel Windsor, Nice
2017 Le cabinet utopique, Villa Cameline, Nice
2017 Éclairage public, Le 109, Nice
2017 Imago Mundi, Fondazione Luciano Benetton, Italie
2016 Le Palais Idéal des égo étranges, Château de Hauterives, Hauterives
2016 Préfiguration des ego étranges, Galerie Eva Vautier, Nice
2015 Centre d’Art « Aldébaran », Montpellier
2015 Tribu, Galerie Eva Vautier, Nice
2015 À une année lumière, Galerie Eva Vautier, Nice
2015 Un printemps à Anvers, Galerie Daniel Boéri, Monaco
2014 Centre d’Art « Aldébaran », Montpellier
2014 Cadavre exquis à la plage, Projektraum Ventilator 24, Berlin
2014 J’écris donc je suis, Ben, La Station & invités, Centre d’Art Le Garage, Brive
2013 Vendanges tardives, Galerie Martagon, Malaucène
2013 Ombres et lumières, UMAM, Nice
2012 Be another, Espace à débattre, Nice
2012 Le cerveau, Espace à débattre, Nice
2012 Échappée belle, Galerie Daniel Boéri, Monaco
2011 Rythmänäytelly, Macumba Night Club, Nice
2011 La Menuiserie, Nice
2010 We are all photographers now !, Musée de l’Élysée, Lausanne, Suisse
2007 Cabinet démocratique, Villa Cameline, Nice
2006 Avatars, Atelier Soardi & Le Labo, Nice
2006 Excentricités, Atelier Soardi & Le Labo, Nice
2005 Low Tech 1, Villa Arson, Nice
2005 Hypegallery photo, Rencontres d’Arles, Arles
2004 Hôtel de Ville, Le désappartement, Nice
2003 Les Mars de l’art contemporain, installation vidéo, Clermont-Ferrand
2002 Foire d’Art Contemporain, Galerie Esca, Nîmes
2001 Jolie attaque pour perdre, La Station, Toulouse
2000 Promotion 2000, Villa Arson, Nice
Biographie
François Paris vit et travaille entre Paris et Nice.
Né en 1975
« Qui n’a pas eu un jour, lors d’une promenade dans la nature ou d’un voyage à l’étranger, l’élan de ramener avec lui un souvenir, un fragment, pour chez soi », interroge Anne-Laure Wuillai. Artiste plasticienne diplômée des Beaux-Arts de Paris, elle se sentait oppressée par la densité urbaine parisienne et a choisi la Côte d’Azur, pour sa proximité avec la mer, les sommets. Ici, dans son atelier aux allures de laboratoire de chimiste, hébergé à la Station à Nice, elle conserve des fragments de Méditerranée prélevés dans un geste performatif, onirique et sauvage, documenté en photo. Imprégnée de la démarche de Georges Perec, qui contribua au renouveau du matériau littéraire en hissant les listes et inventaires au rang de récit, cette plasticienne représentée par la Galerie Eva Vautier développe une démarche entre science, poésie et ironie.
« J’aime à questionner nos manières d’habiter le monde, les normes que nous produisons pour tout mettre à notre échelle. Cette façon que nous avons de domestiquer l’eau et le ciel aussi, des éléments dont l’immensité pourtant en tout point nous dépasse », poursuit l’artiste, qui a choisi donc de forcer le trait de la classification jusqu’à l’absurde, pour mieux nous interroger sur nos façons d’appréhender, catégoriser et consommer notre environnement. Tantôt dans sa série des Hyper-condionnements, elle remplit ainsi un caddie de poches d’eau de mer à ras bord, tantôt dans sa série Les artificiels, elle crée du mobilier mettant en mouvement des vagues bleu flashy, renvoyant aux images clichés qu’on se fait de la couleur de l’eau. Dans un geste éminemment poétique, elle décline les cinquante-trois nuances de bleu du ciel identifiées par Saussure pour son cyanomètre, l’un des premiers instruments météorologique conçu en 1789. Elle imagine des boules à neige où dansent des déchets plastiques retrouvés sur le littoral, ou des cartes postales gorgées d’eau, comme des souvenirs emportés... mais pour combien de temps ? Par le grotesque, elle sort ainsi du geste militant pour produire un œuvre, qui se rit avec espièglerie des cases de l’esprit et invite à rêver à nouveau notre relation à l’eau, au ciel, à la terre, ce corps vivant.
Rêver le ciel et l’eau
par Tanja Stojanov, 2021
Documents d'artistes :
https://www.documentsdartistes.org/artistes/paris/repro.html
Documentation externe