Natacha Lesueur
François Paris

BEN (Ben Vautier)

 

Ben, pseudonyme de Benjamin Vautier, né le 18 juillet 1935 à Naples en Italie, est un artiste français d’origine suisse.

Il acquiert la notoriété auprès du public dès la fin des années 1960, à travers notamment ses « écritures » déclinées sous divers supports et diverses formes. Faisant partie de l’avant-garde artistique post-moderne, Ben est l’un des principaux fondateurs du groupe Fluxus et proche du lettrisme. Il est un artiste reconnu pour ses performances, installations et écritures.

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Sont ainsi entrés dans son œuvre des univers aussi éloignés du champ artistique que l’ethnisme, l’ego ou la vérité. Ben bénéficie d’une incroyable popularité grâce à ses « écritures » qui allient impertinence et justesse de propos.

Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, est un artiste français d’origine suisse, né le 18 juillet 1935, à Naples (Italie), de mère irlandaise et occitane, et de père suisse francophone. Il est le petit-fils de Marc Louis Benjamin Vautier, peintre suisse du XIXe siècle. Il vit ses cinq premières années à Naples. Après la déclaration de la seconde guerre mondiale, en 1939, Ben et sa mère multiplient les voyages : Suisse, Turquie, Égypte, Italie…, pour s’installer enfin à Nice en 1949. Il étudie à l’école du Parc Impérial et à la pension du collège Stanislas. Sa mère lui trouve un travail à la librairie Le Nain bleu en tant que garçon de course, puis lui achète une librairie-papeterie. À la fin des années 1950, il la vend pour ouvrir une petite boutique, dont il transforme la façade en accumulant quantité d’objets et dans laquelle il vend des disques d’occasion.
Rapidement, sa boutique devient un lieu de rencontres et d’expositions où se retrouvent les principaux membres de ce qui deviendra l’École de Nice : César, Arman, Martial Raysse, etc. Proche d’Yves Klein et séduit par le Nouveau Réalisme, il est convaincu que « l’art doit être nouveau et apporter un choc ». En 1955, il découvre la forme de la banane et réalise une série de dessins. Cette série marque le commencement de ses recherches graphiques. En 1959, il commence ses “sculptures vivantes” : il signe des gens dans la rue, ses amis, et même sa famille. En 1965, il signe sa propre fille, Eva Cunégonde, alors âgée de trois mois. Au début des années 1960, plusieurs artistes tentent de s’approprier le monde en tant qu’œuvre d’art. Ben va signer tout ce qu’il trouve: « les trous, les boîtes mystères, les coups de pied, Dieu, les poules, etc. », reliant l’art et la vie, expliquant que tout est art et que tout est possible en art. Il rejoint le mouvement Fluxus en octobre 1962, à la suite d’une rencontre avec George Maciunas à Londres. Entre 1960 et 1963, il développe la notion d’appropriation, du tout est art et du tout possible en art. Il débute alors sa série des “Tas”, entassant de la terre et des déchets sur des terrains, et les signant. En 1965, dans son magasin, il crée une galerie de trois mètres sur trois dans la mezzanine : « Ben doute de tout. » Il y expose Martial Raysse, Albert Chubac, Daniel Biga, Marcel Alocco, Bernar Venet, Serge Maccaferri, Serge III, Sarkis, Robert Filliou, Christian Boltanski, etc. En 1972, il participe, à la demande d’Harald Szeemann, à la Documenta V, où il retrouve entre autres Robert Filliou, Marcel Broodthaers, Giuseppe Chiari, Joseph Beuys. En 1977, l’exposition collective « A propos de Nice » inaugurant le Centre Georges Pompidou est une sorte de reconnaissance parisienne aux recherches effectuées et mûries hors capitale, par l’École de Nice. Dans la préface du catalogue, Pontus Hulten écrivait : « L’art contemporain n’aurait pas eu la même histoire sans les activités et les rencontres qui eurent lieu dans la région niçoise ». Il confie la préparation de l’évènement à Ben. Au début des années 1980, au retour d’une année passée à Berlin à la DAAD, grâce à une bourse, il rencontre de jeunes artistes : Salomé, Luciano Castelli, Helmut Middendorf et les membres de la Violent Painting allemande. À son retour à Nice, il organise avec Marc Sanchez une exposition-échange entre ce qu’il nomme la Figuration libre française et les jeunes peintres allemands. Sont alors exposés dans sa maison à Saint Pancrace Robert Combas et Hervé Di Rosa, et à La galerie de la Marine, à Nice, François Boisrond et Rémi Blanchard, entre autres. Très impliqué dans la scène contemporaine, il soutient depuis toujours de jeunes artistes et donne son point de vue sur toute l’actualité, qu’elle soit culturelle, politique, anthropologique ou artistique, dans ses newsletters régulières et prolixes. Il vit et travaille depuis 1975 sur les hauteurs de Saint-Pancrace, colline niçoise. Les œuvres de Ben sont présentes dans les plus grandes collections privées et publiques du monde, notamment le MoMA de New York, le Walker Art Center de Minneapolis, l’Art Gallery of New South Wales de Sydney, le Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig de Vienne, le MUHKA d’Anvers, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le musée de Solothurn, le musée national d’Art moderne de Paris, le musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice, le M.A.C. de Marseille, le M.A.C. de Lyon. Marié avec Annie Baricalla depuis 1964 , il a deux enfants, Éva Cunégonde et François Malabar.

S’inscrivant dans le contexte post-duchampien, et influencé par John Cage, George Maciunas, Dada et Isidore Isou, posant la question « Que faire après Duchamp ? », Ben choisit pour atelier le monde entier. De 1963 à 1967, Ben écrit dix films conceptuels. Le premier était une déclaration-affiche collée sur les murs de Nice et de Cannes au moment du Festival de Cannes.

Les écritures : Sa première peinture de mots semble être « Il faut manger. Il faut dormir. » de 1953, simple affirmation de la vie. Cette simplicité véhicule cependant un concept fort : Ben produit un art de l’idée, bien avant le début de l’art conceptuel tel qu’il est défini dans la plupart des livres spécialisés. Ben cherchait à l’époque de nouvelles formes artistiques, pour parler de l’art et du monde de l’art. Il a ensuite développé à travers ses écritures des thèmes nombreux et variés (l’ego, le doute, la mort, le sexe, le nouveau, l’argent…). Les phrases que Ben écrit peuvent être des vérités, des commentaires (sur le monde, l’actualité), des scénarios, des invectives (au public, au monde de l’art), des constatations… Apparaissant brusquement dans le champ visuel du spectateur, elles arrachent un sourire, et donnent souvent matière à penser.
La signature : Il commence à signer en 1958 : des tableaux, des gens, des photos. Ben se dit alors que si l’art n’est qu’une question de signature, alors pourquoi ne pas faire un tableau avec juste sa propre signature. Travaillant sur les concepts du moi, de l’ego et de l’identité de l’artiste, Ben, « semble dire qu’étant donné que, pour le public, l’art est synonyme de la signature de l’artiste, plus elle est visible, plus c’est cette œuvre que le public voudra. {…} En même temps, Ben parle de l’ego/moi et de l’importance de l’autoréférence en art, de l’exploration du moi et de l’ego – à la fois subjectivement et en tant que sujet. » Son manifeste « Moi Ben je signe » en 1960 montre la radicalité de sa démarche.
Les gestes / Actions : Terre à terre, les gestes de Ben se rapprochent des « events » de George Brecht. Ils sont appelées également « actions ». Ses premiers gestes datent de 1960, théorisés dans le cadre de ce qu’il appelle des « appropriations ». D’abord peu documentés, ils sont ensuite photographiés et titrés, sur un support le plus souvent noir, avec une description succincte. Ces gestes donnent à voir de petites actions a priori banales, quotidiennes, peu spectaculaires, que Ben met en avant, dans un esprit Fluxus.
Les performances « La vie ne s’arrête jamais » est une des phrases de Ben. Rejouant les codes des happenings et performances développés aux États-Unis dans les années 1950 (Black Mountain College, Allan Kaprow), Ben mêle vie et art à partir des années 1960 pour produire des performances appelées « Vomir », « Hurler », ou « Dire la vérité », qu’il réalise près de son magasin rue Tonduti de l’Escarène ou dans les rues de Nice, prévenant ou non le public.

En 2010 Ben crée à Nice au centre du quartier Libération l’Espace à débattre.  Un lieu qui a pris vie à travers de nombreux événements.

 

Trois ans plus tard Ben propose ce lieu à sa fille Eva qui met en place la galerie Eva Vautier. Elle y produit de nombreux expositions, performances, débats, rassemblant des citoyens de tous horizons, contribuant à défendre ces artistes et l’art contemporain et  crée une véritable dynamique contribuant à donner un souffle nouveau à la vie artistique locale.

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Maison de Ben, 1970)

 

 

Le Bizart Bazart de Ben, 2002

 

Installation

400 x 550 x 550 cm

Tout est art ,1961

Huile sur panneau bois 

Signée et datée en bas à droite 

33,5 x 162 cm

Expositions personnelles

1960 Ben expose Rien et Tout, Laboratoire 32, Nice

1966 La Cédille qui Sourit, Villefranche, Expo rétrospective

1970 Quelques idées et gestes de Ben, Galerie de La Salle, Vence

1970 Tout et Rien, Galerie Daniel Templon, Paris

1970 Exposition, Galerie Yelow, Bruxelles

1971 Ecritures de 58 à 66, Galerie Daniel Templon, Paris, Exposition personnelle

1972 Gestes, Galerie Daniel Templon, Paris/Milan

1972 Exposition, Galerie Lia Rumma, Naples

1972 Actions et gestes, I.C.C., Anvers

1973 La déconstruction, Galerie Daniel Templon, Paris

1973 Art = Ben, Stedelijk Museum, Amsterdam

1974 Exposition, Neue gallery, Aix la Chapelle

1974 Exposition, Galerie Yelow Now, Liège

1975 Exposition, Galerie Bruno Bischofberger, Zurich

1975 Exposition, Galerie Gibson, New York

1975 Essayer d’être naturel, Incontri Internazionali d’Arte, Roma

1975 Exposition, Galerie Baudoin Lebon, Paris

1976 Exposition, Kunstwerein, Bremen

1976 Exposition, Galerie de La Salle, Saint Paul

1977 L’art c’est les autres, Galerie Baudoin Lebon, Paris

1979 Exposition, DAAD, Berlin

1980 Exposition, Galerie Daniel Templon, Paris

1980 Exposition, Galerie Marika Malacorda, Genève

1980 Exposition, Musée d’art comptemporain, Montréal

1981 Exposition, Galerie Catherine Issert, Saint Paul

1981 Ben libre et fou, Musée d’Art et d’Industrie, Saint Etienne

1982 Exposition, Galerie Castelli Graphiks, New York

1982 Les Malouines, Galerie Unimédia, Gênes

1983 Les portraits, Galerie Beaubourg, Paris

1983 les écritures, Galerie Daniel Templon, Paris

1983 boîtes et idées, Galerie Lara Vincy, Paris

1985 Tout Ben, G.A.C. à la Marine, Nice

1985 Exposition, Stadt Gallery, Erlangen

1986 Exposition, Salla Parpalo, Valencia

1986 Banco, Galerie Pierre Huber, Genève

1986 Exposition, Galerie Catherine Issert, Saint Paul de Vence

1986 Proust, Galerie Shuppenhauer, Essen (Allemagne)

1986 Cirque Culturel, Galerie Unimédia, Gênes

1986 Exposition, FRAC Pas de Calais

1986 Exposition, Galerie Emily Harvey, New York

1987 Les Miroirs, Galerie Camomille, Bruxelles

1987 Expo des acquisitions, FRAC Calais

1987 Expo conférence débat, Musée de Valence

1987 Exposition, Musée de Céret, Céret

1987 Ben de A à Z, Labège Innopole, Toulouse

1987 Exposition, M.U.K.H.A., Anvers

1988 Exposition, Galerie Daniel Templon, Paris

1988 4 expos différentes dans 1 mois, Galerie Catherine Issert

1988 Exposition avec édition Jungle de l’Art, C.C.C., Tours

1988 Exposition, Galerie Daniel Templon, Paris

1988 4 expos différentes dans 1 mois, Galerie Catherine Issert

1988 Exposition avec édition Jungle de l’Art, C.C.C., Tours

1991 Une histoire de cul, Galerie Daniel Templon, Paris

1991 Je doute donc je suis, Frac Orléans (sculpture pour Descartes)

1991 Pas d'art sans détail, Galerie Malacorda, Genève

1991 Exposition, Fondation Mudima, Milan

1991 7 ans de bonheur, Galerie Camomille, Bruxelles

1991 Exposition, Galerie Emily Harvey, New York

1991 Le Forum des Questions de Ben, Centre Pompidou

1991 Je sais j'en fais toujours trop, Galerie Marianne et Pierre Nahon, Paris

1992 J'ai plus de place à la maison, Galerie Le Chanjour, Nice

1992 Basta!, Galerie La Marge, Ajaccio

1992 L'arte e sempre altrove, Galerie Bugno et Samuelli, Venise

1992 Exposition, Galerie d'Art Contemporain, Saint Ravy Demangel, Montpellier

1992 Il faut se méfier des mots, Galerie Catherine Issert, Saint Paul

1992 I dont want to do art I want.., Galerie Shupenhauer, Cologne, Exposition personnelle

1992 Exposition, Centre d'Art et de Plaisanterie, Montbéliard

1992 La Suisse n'existe pas, Galerie Rosalp, Verbier, Suisse

1993 Je suis vivant je suis à Nice, M.A.M.A.C., Nice

1993 Je ne sais pas peindre, Galerie Guy Pieters, Knokke Zoute

1994 A bas la culture, Galerie Daniel Templon, Paris

1995 Ben, Pour ou Contre, Rétrospective M.A.C., Marseille

1996 Exposition, Musée de Solothurn, Suisse

1999 Vie et mort, Galerie Charlotte Moser, Genève

2000 Exposition, Galerie 1900-2000 show Fiac, Paris

2000 La pagaille gagne du terrain, Galerie Lara Vincy, Paris

2001 Je cherche la vérité, M.A.M.A.C., Nice

2001 Ist das nicht wichtig, Musée de Schwerin, Allemagne

2002 J'aurais aimé être un cactus, Galerie C. Gualco, Gênes

2002 Exposition personnelle, National Museum of contemporary art, Korea, Seoul

2002 La chambre du philosophe, Galerie Lara Vincy, Paris

2002 Tout est musique, Galerie Kahn, Strasbourg

2003 Mon psy et moi, Galerie Charlotte Moser, Genève, Exposition personnelle

2003 Je suis en guerre, Galerie Rive Gauche, Strouk Paris

2003 Ben biz'art bazart, Galerie Daniel Templon, Paris

2003 Difficile d'être un autre, Centre d'Arts Plastiques, Saint Fons

2004 Le monde change, Arsenal, Metz

2004 La partie cachée de l'Iceberg, Galerie Catherine Issert, Saint paul

2005 L'art est mort vive l'art, Studio Marco Fioretti, Bergamo

2005 Bientôt on ne pourra plus arrêter la machine, Galerie Jean Brolly, Paris

2005 Exposition, Musée Chagall, Nice

2005 Je suis un sex maniac, Galerie Storme, Lille

2006 Io dubito sempre, Galerie Soave, Alessandria

2006 Les limites de la photo, Musée André Villers, Mougins

2006 Je me noie, Galerie Kahn, Ile de Ré

2006 Je suis nul en céramique, Musée de la poterie, Vallauris

2006 Les autres, Galerie Marlborough, Monaco

2007 Tutto e competizione, JZ art trading, Milano

2007 je n'arrive pas à m'arrêter, Galerie Guy Pieters, Knokke

2007 Tutto è ego, Studio d’Arte Fioretti, Bergamo

2008 Gegen kunst, Galerie Schuppenhauer, koln

2008 Quien es Ben ?, Retrospective Musee Vostel, Malpartida

2009 Ils se sont tous suicidés, Galerie Templon, Paris

2009 La Baule privilège, Galerie Marcel Billy, La Baule

2010 Strip Tease intégral, Rétrospective, Musée d’Art Contemporain, Lyon

2010 L'art contemporain me fait rire, Galerie Lara Vincy, Paris

2010 Takes art as it comes, Galerie Shuppenhauer, Cologne

2010 J'ai encore quelque chose à dire, Galerie Les Tournesols, Saint Etienne

2010 Paniquez pas, Galerie Nathalie Obadia, Bruxelles

2010 100% EN OCCITAN, Galerie Sollertis, Toulouse

2011 Pas de rose sans épines, Galerie Rive Gauche, Paris, Marcel Strouk

2011 Et après ça ?, Musée de Louviers, Louviers

2011 Ben Vautier, ART BORES ME, Galerie Vicky David, New York

2012 Etre, Château de Malbrouck, Manderen en Moselle

2012 La liberté de …, Galerie Catherine Issert, Saint Paul

2012 Je ne suis pas fou, Galerie Lara Vincy, Paris

2013 Le trou noir de l'ego, Médiathèque François Mitterrand, Argentan (Onfrey)

2013 Un autre Ben que …, Galerie Helenbeck, Nice

2014 La théorie de l'ego, Galerie Daniel Templon, Paris

2014 Life is a game, Galerie Laurent Strouk, Paris

     

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