À l’occasion de Nuit Blanche, le mahJ invite l'artiste Yosef Joseph Yaakov Dadoune à investir les espaces du musée avec des œuvres emblématiques de son parcours et de ses questionnements.

Né à Nice en 1975, Yosef Joseph Yaakov Dadoune a vécu entre le Midi de la France et Ofakim, une ville de développement dans le Néguev à la frontière de Gaza. Cette double culture, son sentiment d’être à la fois d’ici et d’ailleurs, et d’appartenir à la périphérie, nourrit une œuvre mêlant performances, films, chorégraphies, photographies, dessins et peintures.

Invité au mahJ, Joseph Dadoune investit la galerie contemporaine, la chambre du duc et la bibliothèque. Il a choisi d’y présenter des œuvres distantes de plus de quinze ans, une manière de souligner les fondements qui l’irriguent.

Dans la chambre du Duc, il projette, Sion, un film tourné en noir et blanc en 2006 au Louvre. L’actrice Ronit Elkabetz y incarne une femme venue du désert, toute de noir vêtue, qui erre, solitaire, des salles égyptiennes aux décors sculptés de Korsabad, jusqu’aux peintures françaises du XIX siècle. Traversant le temps et les civilisations, elle personnifie le destin juif et son errance.

Dans la galerie contemporaine sont présentées les œuvres les plus récentes. Ce sont de grands dessins au fusain de fleurs déracinées (2022), inspirées par les végétaux qui poussent presque sans eau à la bordure du désert, comme les palmiers, les chardons, ou les asphodèles.  Pour l’artiste, ses fleurs « se lamentent et incarnent des femmes meurtries, des femmes abimées par leur destin. Qui les entend ? Le vent répond à leur désespoir en leur envoyant un souffle de vie. A la sauvagerie de ces fleurs noires correspond la noirceur d’une humanité en guerre. Les fleurs combattent et résistent. Elles restent debout. »

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